Amazonia, une forêt mondialement connue pour abriter pléthore de monstres, mais également le Royaume de Kukanya, dont les trois quarts du territoire était composé de forêts ancestrales. Si l’homme natif de Sibéria exploré ce coin reculé du monde, c’était suite au conseil d’un habitant de Saint Paul qu’il avait rencontré dans un bar. Ce dernier lui expliqua bon nombre de choses sur la vie, notamment qu’il fallait avoir visité Amazonia au moins une fois dans sa vie pour ne pas mourir avec regret. Si Petrovich ne comprenait pas pourquoi, l’homme lui expliqua que ce lieu millénaire était le berceau de bien des civilisations, mais abritait également des monstres en tout genre. Soif d’aventure, l’ancien de la Bravta se lança dans ce périple en omettant certains détails de son comparse. Ce dernier lui expliqua notamment que pour visiter la forêt millénaire, il fallait avoir un guide chevronné, ce que Pavel n’avait pas. Il ne fallu en effet que dix minutes pour l’homme de Sibéria pour se perdre dans cette jungle luxuriante.

« -Il m’avait pourtant dit que tous les chemins menaient à Roma… Mais attend c’est pas à Aijane ça ? A moins que ce ne soit au Rhum… Faut dire qu’il parlait tellement aussi… »

Petrovich se remémorait les bribes de discussion qu’il n’avait pas écouté, tout en enjambant la végétation luxuriante. Le jeune homme était en train de se dire que la nonchalance n’avait pas que du bon et qu’écouter les gens pouvait être parfois utile. Pavel tomba tantôt nez-à-nez avec une tarentule qu’il frappa d’un coup de pied, avant de courir dans la forêt alors que des fourmis luis grimpaient sur les jambes. Il se tortilla dans tous les sens, sous le regard de primates visiblement amusés, qui s’amusèrent à lui jeter des restes de fruits sur la tronche. Esquivant tant bien que mal les projectiles, le natif de Sibéria se mit à courir vers les profondeurs de la forêt, devenant de plus en plus humide, notamment à cause du climat et de la pente.

« -A faire au moins une fois dans sa vie… Evidemment vu qu’il n’y a pas de retour ! »

Pavel continua de se plaindre tout en marchant, quand il entendit un bruit venant des fourrés. Scrutant l’origine du bruit, l’ancien de la Bravta ne vit rien. Enlevant ses lunettes avant de les mettre, comme pour être certain que sa vue ne lui jouait pas des tours, il constata que le dit-buisson bougea. Fixant le massif un instant, un félin d’une taille impressionnante s’en dégagea, celui-ci ressemblait à une sorte de tigre-lynx. Surprit mais pas inquiet, Petrovich décida qu’il devait fuir, mais la créature ne l’entendait pas de cette oreille et commença à poursuivre le jeune homme. Pavel se frappa l’épaule gauche de la main droite, avant de frapper deux fois dans ses mains, ce qui le boosta. A présent, il allait plus vite que le félin et commença à le dépasser, ce qui était bon signe. L’aventurier enjamba les fourrées avec rapidité, tout comme l’animal qui le poursuivait. Un semblant de clairière se présenta, une occasion pour Pavel d’allait encore plus vite. Le natif de Sibéria en profita pour se retourner afin de voir la distance qui le séparait du prédateur ; il y avait à présent plusieurs dizaines de mètres. Alors qu’il contempla la créature, le jeune homme ne vit pas l’arbre face à lui et se le prit de plein fouet, s’éclatant au sol. Le tigre-lynx se rapprocha dangereusement de lui alors qu’il avait du mal à se relever.

Pavel était à moitié assommé, si bien que la scène qu’il vit ne se déroula pas exactement comme il l’avait imaginé. Dans sa vision, un bouc en or se mit à foncer sur le tigre-lynx, avant de lui donner un gros coup de patte qui transperça le poitrail de l’animal, également appelé sabot dans le jargon. Petrovich ne comprenait pas vraiment la cocasserie de la situation, non seulement parce qu’il se frottait l’arrière du crâne où une bosse venait d’apparaitre, mais qui plus est, depuis quand un sabot pouvait-il transpercer un animal si facilement. Pour le natif de Pressia s’il s’agissait d’une griffe c’était normal, mais là… Le bouc en or se rapprochait de Pavel, et celui-ci se tenait à deux pattes, ce qui semblait bizarre pour le jeune homme. La situation ne s’arrangea pas quand le mystérieux animal individu le questionna. Petrovich se releva, avant de se frotter l’arrière du crâne et de lancer

« -J’avais déjà vu foule d’animaux excentriques dans ce monde, mais un bouc en or c’est le pompom… ajouta Pavel tandis qu’Eduardo lui expliqua qu’il s’agissait d’une armure Sinon mon nom c’est Pavel, et toi brave golgoth sauveur de la veuve et l’orphelin ? ajouta Petrovich tout en tendant la main que son comparse allait sans doute serrer, avant de reprendre C’est-à-dire qu’on m’avait pas informé qu’il fallait absolument un guide pour visiter les lieux, vous savez par chez moi il n’y a pas toute cette… Végétation, du coup les guides servent surtout à prendre les coups à notre place ! Enfin mon chef, puisque vous êtes là, ça vous dirait de devenir mon guide ? J’ai pas énormément de jénis, mais la joie de se faire un nouvel ami vaut tout l’or du monde non ?

-Grrrrrr »

Des billes noires et blanches brillèrent dans la végétation, tandis que les cris s’intensifièrent. Pavel ne connaissait pas l’animal exact, mais voyant la posture défensive de son comparse, il savait que le combat allait bientôt venir. Afin de ne pas faire mauvaise impression, le jeune homme mis une jambe devant l’autre, genoux plié et poings vers l’avant pour contrer la menace. Deux premières créatures, des lynx-tigres, foncèrent sur le duo avec les dents bien acérées. Tandis que l’animal de gauche fonça sur Eduardo, le second bondit sur Pavel qui fit un pas de côté, avant de toucher son dos et de lancer

« -GATCHA !!! »

L’animal fit une roulade pour se réceptionner, avant de foncer de nouveau en direction de Petrovich qui se tenait prêt. Le tigre-lynx fit un autre bond, les dents bien en évidences, se disant que cette fois-ci c’était la bonne. Seulement Pavel n’était pas du même avis, à en juger par son sourire narquois que son comparse avait sans doute remarqué. Claquant des doigts, l’animal se mit à ralentir à tel point qu’on avait l’impression qu’il flottait dans les airs. Petrovich profita de l’instant pour shooter dans les côtes de l’animal, tel un ballon de football. Le tigre-lynx se déplaça lentement vers un des nombreux arbres, tandis que Pavel se contenta de dire

« -Cessons ses carabistouilles !!! »

Le félin retrouva sa vitesse et se fracassa contre un arbre centenaire qui le mit KO sur le coup, pendant que son comparse se débrouillait comme il le pouvait.